Routes de fer vers l'horizon
Blocs de cendres, talus de morts,
Où sur les bords une pepper triste
Longe la rive d'un vieux lagon ;
Rails qui sonnent, signaux qui bougent,
Et tout à coup le passage des yeux
Crus et sanglants d'un iop sanguinaire ;
Appels stridents, ouragans noirs,
Où sanglotent, quand vient le soir,
Toutes les voix du vent
Dans cet asile avenant
Frappant, d'un contenu gémissement,
Les fils à l'infini des cris
C'est parmi vous Primo, Pépit...
Que s'en viennent chercher « lotus asylum »
Les cerveaux éclatés des rêveurs et des fous.
Marqués chacun d'un signe,
Derrière un mur aveugle et sourd
Et la cité astrubienne et terrible, là-bas,
Qui les peuple de haut en bas,
Avec les yeux aigus
S'en inquiète et les regardent
Démons de tous ordres
Venant agresser l’élégance
La folie et ses soleils plombant
A rayons ternes,
Sinistrement,
La fièvre et la folie passagère
Jadis tout l'inconnu était peuplé de Dieux dofusiens,
Ils étaient la réponse aux questions dont l'homme
En son âme puérile dressait la somme
Ils étaient forts puisqu'ils étaient silencieux
Et la prière et le blasphème
Qui ne résolvaient rien
Tranchaient pourtant, au nom du mal, au nom du bien,
Les problèmes suprêmes.
Or aujourd'hui c'est la réalité
Secrète encore, mais néanmoins enclose
Au cours perpétuel et rythmique des choses,
Qu'on veut, avec ténacité
Saisir, pour ordonner la vie et sa beauté,
Selon les causes
Bannissement des fous aliénés
Penseur têtu, ardent et maladif
Qui se brûle les nerfs à saisir, au passage,
Toute énigme qui fuit
Un Dofus perdu
Doutes, incertitudes,
La terre entière est sonore de son pas clair
L'ordre « asylum » se crée soucieux
De naître sur les grands toits de ses synthèses « éveillées »
Et tout ce qui travaille aux quatre coins du monde d’amakna
Lutte, les yeux fixés sur cette oeuvre profonde
Et énutrofs qui trafiquent au nom de l'or et iops
Qui ravagent au nom du sang, tous collaborent,
Avec leur haine ou leur amour, au but sacré.
De chaque heure du siècle un prodige
Et vous les provoquez, malins ! Tout est serré,
Mailles de vie ou de matière entre vos doigts subtils ;
Et l'inconnu serait dompté et le savoir,
A larges pas géants, aurait rejoint l'espoir d’y voir la lumière,
Si vos cerveaux battus du vent de la conquête
N'usaient à trop penser vos maigres corps d'ascète
Et si vos nerfs tendus toujours et toujours las,
Un jour, tels des cordes, n'éclataient pas.
Bienvenue dans l’asile….